Lettre Ouverte à Dwayne «The Rock» Johnson

Aujourd’hui, j’aimerais prendre le temps de m’adresser à vous directement…

Pour beaucoup de gens vous êtes l’une des «stars hollywoodiennes les plus bankable du moment», pour d’autres vous êtes «l’homme le plus sexy du monde», et certains vous qualifient peut-être de «pantin des studios détestable»… Soit.

Malgré ça, il y a plusieurs éléments de votre carrière professionnelle, et avant tout, dans votre vie personnelle qui m’ont beaucoup touché. Ces aspects font de votre parcours une des success stories les plus inspirantes qui ai été donnée. Au-delà de ce que les gens voient en vous, vous êtes bien plus que ça. Et c’est là-dessus que j’aimerais revenir…

Vous êtes né le 02 Mai 1972, à Hayward en Californie. Vous êtes issu d’une famille américano-canadienne avec des origines samoanes, de part votre mère. Vous grandissez dans l’instabilité financière. Votre environnement vous amène alors à devenir un caïd, défiant l’autorité. À 14 ans, votre famille est obligée de quitter Hawaï, par manque de revenus suffisant pour assumer le coût de la vie sur l’île, pour atterrir à Nashville, dans le Tennessee. Deux ans, plus tard, vous devrez migrer plus au Nord, à Bethlehem en Pennsylvanie. Votre enfance est marquée par les hauts et les bas de la carrière de votre père dans le milieu du Catch professionnelle. Ce qui vous amène à rêver grand, et votre domaine de prédilection sera le Football. (Qui l’eût cru ?)
C’est votre coach au lycéen qui vous repère et voit en vous bien plus que les allures de bad boy que tout le monde vous donne (y compris vous-même). Vous dîtes que c’est la première personne à vous avoir tendu la main, à vous avoir donner votre chance. Et vous l’avez saisi de main ferme.
Au début des années 1990, vous parvenez à décrocher une bourse d’études pour rejoindre l’équipe de University of Miami Athletics. Seulement voilà à cette époque Warren Saap (futur vainqueur du Super Bowl en 2003) est muté au même poste que vous, et il vous prend la place de titulaire et avec elle, vos espoirs d’intégrer la National Football League. Vous y gagnez seulement des blessures dorsales. À cet instant, votre seul échappatoire, c’est un essai dans la Canadian Football League, en vain…
Pour vous, c’est un nouveau coup dur. Vous êtes alors de retour dans une situation précaire, avec seulement 7 dollars en poche pour subvenir aux besoins de votre famille, et le souvenir trop marquant de vos efforts défaits.

«Play Angry» vous vous répétez alors à vous même, pour aller de l’avant et tenter de rebondir dans l’univers du Catch, comme votre paternel et votre grand-père maternel. C’est en 1996 que vous rejoignez finalement la World Wrestling Entertainment (anciennement la World Wrestling Federation). Après des débuts un peu houleux, vous parvenez à vous approprier les codes de l’arène. En vous, il se passe quelque chose. Devant les haters, vous réalisez que votre force, c’est de montrer qui vous êtes vraiment. Vous faites alors vos apparitions sous les projecteurs en étant plus spontané et naturel. Vous conquérez le public. C’est à ce moment là que vous vous faîtes enfin un nom: «The Rock» (en hommage à votre père, Rocky Johnson). Et très vite, vous vous rendez compte que vos efforts passés (re)commencent à payer. Votre bonne condition physique et votre sens du trash-talking que vous a apporté votre éducation et votre expérience de footballeur, contribuent à votre essor sur le ring. Au milieu de la testostérone, de la sueur, des cris de la foule et des shorts en lycra… vous êtes enfin chez vous. À travers vos performances vous révélez, votre verve, votre charisme, votre côté très show-off et donc votre potentiel pour l’entertainment. À ce moment là, votre notoriété grandissante ne vous révèle pas encore un appel qui va changer encore plus le court de votre vie, un appel qui provient de votre état natal, la Californie…

En 2000, les studios de la Universal vous contacte pour que vous apparaissiez dans un de leur film, Le Retour de la Momie, dans le rôle du Roi Scorpion, avec à la clef la tête d’affiche dans le film éponyme, l’année d’après. C’est le début de votre aventure hollywoodienne et les premiers retours sont tout simplement… désastreux.
Devant la qualité un peu médiocre de ce film vous devenez un peu la risée de l’industrie américaine du rêve. Vous essuyez même à votre compte les défauts de ce long-métrage qui ne sont pas de votre ressort (comme les effets spéciaux). Bref, vous êtes à nouveau la cible d’un nouvel échec retentissant. Sauf que non! Vous refusez de vivre ça à nouveau. Qu’est ce qui a changé? Vous continuer de «play angry». Alors que tout le monde semble à ce moment avoir déjà enterré votre carrière d’acteur, vous vous obstinez à vous faire une place à Hollywood. En parallèle de votre carrière de catcheur, vous continuez à intégrez les tournages de films un peu de seconde zone. Beaucoup de directeurs de casting vous enferment dans des rôles stéréotypés de colosse dans les films d’action. C’est comme si toute l’industrie hollywoodienne vous avez déjà classé dans la catégorie des athlètes à la reconversion risible au cinéma, à travers des productions presque grotesques.

Cependant, vous continuez à saisir toutes ces opportunités. Et quelles sont vos armes pour remédier à votre situation? Le travail et l’auto-dérision. Peu de vedettes de votre calibre auraient osé prendre le virage vers la comédie comme vous l’avez fait. Alors que tout le public se serait contenter de vous voir comme une version cheap de Schwarzenegger, rempilant pour des rôles d’éternels badass, comme pour l’adaptation de Doom (2005) ou encore Faster (2010), vous signez pour jouer dans des films comme Max la Menace (2008) et La Fée des dents (2010) et vous étincelez dans ces rôles à contre-emplois, peu importe la qualité du film. Au final, vous avez trouvé le moyen de dévoiler votre palette de comédien au yeux de tous, et vous continuez de vous frayer un chemin à Hollywood. Avec pour seul background de comédien, votre propre expérience du divertissement, vous vous emparez de vos personnage avec une fougue et un esprit bon enfant extrêmement contagieux pour le public, et c’est ce qui fait tout le charme de vos performances. D’ailleurs à titre d’exemples, votre caméo, aux côtés de Samuel L. Jackson, dans The Other Guys (2010) demeure l’un de mes plus gros fou-rire de la dernière décennie. C’est comme si chaque jour en studio, vous n’étiez pas capable de contenir votre joie de participer aux tournage. Vous élaborez votre propre style d’acting implacable. En un froncement de sourcil, vous déclenchez des vagues d’hystérie chez les spectateurs. Vous voir cabotiner devant la caméra, à chaque fois que vous devez sauver le monde d’une catastrophe naturelle, d’une invasion alien ou d’une attaque cyber-terroriste, procure des sensations égayantes rarement comparables à ce qui s’est fait dans ce domaine.

On penserait même que votre spécialité serait d’incarner des personnages au quotidien ordinaire, parfois même intellectuel, en y apportant une dose de défis rocambolesques et de muscle sous stéroïdes… Vous avez incarné, un acteur amnésique qui doit voyager dans le temps pour vaincre une mafia allemande dans Southland Tales (2007), un chauffeur de taxi détournant une soucoupe volante dans Race to Witch Mountain (2009), un entrepreneur infiltrant un cartel pour le compte de la DEA dans Snitch (2013), un surveillant de plage qui détruit une baronne de la drogue aux feux d’artifice dans Baywatch (2017), un pilote d’hélicoptère faisant face à un séisme d’ampleur 9 dans San Andreas (2015), un primatologue affrontant des animaux géants dans Rampage (2018). De ce fait, vous gagnez au fil des années le coeur du public américain et à l’international. En effet, lorsqu’en 2018, Hong Kong renoue avec Hollywood pour une co-production sur son territoire, c’est vous qui êtes appelé par les studios pour être la tête d’affiche de Skyscraper, dans lequel vous interprétez un expert de la sécurité unijambiste qui doit sauver sa famille d’un immeuble en feux…
Quand on voit tout ça, on se dit que, premièrement, la démesure vous va si bien. Deuxièmement, il est clair que cette dimension épique de vos personnages est quelque part une métaphore de vos exploits professionnels. Car il est vrai que, malgré votre 1m96, grand nombre de gens vous ont pris de haut en vous sous-estimant. La suite on la connait, votre tempérament a démontré tout l’inverse. Vous avez défié les dires pour vous accomplir vous-même.

Qu’est ce qui a été le déclic dans votre carrière? Je ne sais pas… Peut-être en 2011, lorsque vous intégrez le casting d’une franchise à succès (Fast & Furious 5), ou en 2013 quand Michael Bay, un grand nom à la réalisation, vous choisi délibérément pour jouer dans son film (Pain & Gain). Ou alors, probablement au tout début de ce siècle, lorsque vous présentez pour la première fois le Saturday Night Live, le 18 Mars 2000, où vous créez la sensation. Tout le monde se souvient et encense votre performance comique. De votre côté, vous dévoilez l’influence secrète que certaines de vos idoles, comme Robin Williams, ont eu sur vous. Sans aucun, doute vous êtes surprenant à tous les niveaux.
Quoiqu’il en soit, vous êtes devenu l’une des stars les plus connues du grand public, avec les meilleurs résultats récents au box-office, et rien ne vous a arrêté dans votre ambition. Vous avez multiplié les rôles au grand et petit écran, signés avec les plus grandes boites de production de l’industrie, coché toutes les cases possible sur un C.V d’acteur et collaborer avec les plus célèbres noms de la profession. Toujours en vous démarquant de l’étiquette qu’on vous avez collé à vos débuts.

Quand on y repenses, votre filmographie et impressionnante. Vous avez fait la voix d’un personnage dans un film Disney (Moana, en 2016), donné trois fois la réplique à votre ami Kevin Hart (Central Intelligence en 2016, Jumanji en 2017 et Jumanji : The Next Level en 2019), coaché Hugh Jackman sur sa préparation physique (The Wolverine, en 2013), obtenu votre propre spin-off (Hobbs & Shaw, en 2019), tourné dans une série HBO (Ballers, de 2015 à 2019) dans laquelle vous jouer un ancien… joueur de la NFL.
Et c’est ça qui est fantastique avec vous, c’est d’observer tous ces coups du destin qui finisse par acter en votre faveurs et permis de réaliser tous vos rêves.
Et pourtant, vous ne vous arrêtez pas là. Vous continuez d’agrandir votre registre, de vous renouveler avec les rôles que vous abordez, en faisant preuve d’inventivité et d’une joie très communicative. Vous perpétuez votre habitude à apparaître dans des projets dans lesquelles on ne vous attend pas. L’année dernière, votre voix apparaissait même dans un clip de Taylor Swift… C’est dire…

Et après tout ça, vous déclaré modestement qu’il n’y a pas de secrets. «Play Angry» reste votre leitmotiv. Pour vous, la clef dans l’accomplissement de soi réside dans le fait de toujours se souvenir d’où l’on vient, dans les moments forts comme dans les moments durs. Le plus beau, c’est que l’on voit véritablement que ça vous a servi et que vous poursuivez dans cette voie-là. Vous continuez de célébrez vos origines et la culture maories à travers certains de vos projets (prochainement avec The King, sur la vie du roi Kamehameha). Vous développez votre propre série TV basée sur la vie de votre père (Young Rock). Tout ça, en parallèle de ce qui vous attend dans votre futur, accompagné des plus grands partenaires sur les écrans. Vous serez Jack Burton dans le remake de Big Trouble in Little China, vous allez vous essayer à l’adaptation de comics (Doc Savage, Black Adam).

Votre acharnement aura contribué à déjouer les attentes et les étiquettes sur bon nombre de vos confrères. Il faut voir, comme preuve de reconnaissance de votre parcours, que dorénavant beaucoup d’anciens sportifs de combat, comme John Cena et Dave Bautista, emboîtent votre pas vers la comédie et la dérision par dessus le rôle d’actioner trop convenu, pour faire carrière dans le cinéma.

Voilà pourquoi vous fascinez tellement. Nombreuses sont les personnes à se ruer sur les projections de vos films. Avec le temps, on a même oublié de jouer la carte du «plaisir coupable» quand on parle d’aller voir votre travail. C’est dire à quel point votre filmographie à gagner ses lettres de noblesse dans l’imaginaire collectif. À vous-même, vous êtes l’incarnation de ce mythe du rêve américain, de ces histoires de succès ‘Start from Scratch to Hatch‘. Vous avez démontré que tout était faisable, en tirant des leçons de ses échecs et défaites. Vous avez toujours oeuvré à ne perdre ni courage, ni espoir. De vos espoirs déchus d’athlètes, à votre étoile posée sur Hollywood Boulevard, en passant par vos querelles épiques avec «Stone Cold» Steve Austin sur le ring, ou même au jour où vous avez secouru votre mère d’un accident de la route, Vous vivez chaque jour en chérissant votre passé et vous avancer avec la ferme conviction que l’on ne vit qu’une fois, alors autant tout donné maintenant. Vous êtes l’exemple même qui démontre que comme le disait Xavier Dolan: «Tout peut arriver à ceux qui rêvent, travaillent et osent.»

Votre plus grand oeuvre reste votre travail, celui de tout une vie dans laquelle regorge trois récits initiatiques qui ont fondé un seul triomphe, le votre.
Merci de nous inspirer, de nous influencer et de nous faire rêver.

Cordialement,

Victor Colt.

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